lundi 28 juillet 2008

Rama Yade (bis)

Voici son interview donné au Parisien :

En quoi consistent les volontaires de l’adoption internationale ?

Rama Yade. C’est une espèce de Peace Corps à la française que je propose de créer pour soutenir notre plan de relance de l’adoption internationale. De jeunes Français vont être formés et envoyés à l’étranger pour faciliter l’adoption par les familles françaises. Ils vont mettre leur générosité et leur talent au service d’une belle cause avec pour mission d’améliorer les conditions d’accueil des enfants sans parents et de les aider à sortir plus vite de ces institutions. Ces volontaires seront positionnés auprès des ambassades de France. La première a en accueillir sera celle de Phnom Penh au Cambodge, et ceci dès le mois d’août. Ce projet sera étendu à quatre nouveaux pays à partir d’octobre, et une vingtaine à partir de 2009 parmi les 74 où la France adopte. Les jeunes resteront sur place pendant deux ans.

Où allez-vous les trouver ?

Rama Yade. Je vais signer une convention avec l’Association des volontaires du progrès, une association laïque française qui fait du volontariat international depuis quarante-cinq ans. Les jeunes qui partiront seront formés pour travailler avec les Etats, les familles, les associations… Ils seront évidemment sous la houlette de l’ambassadeur et d’associations spécialisées chargées de garantir l’éthique de leur action. Ce grand projet sera financé à la fois par le ministère des Affaires étrangères et européennes, par des entreprises privées et, je l’espère, les collectivités territoriales. Une conférence des contributeurs, présidée par Jean-Marie Colombani, permettra de mettre en commun les financements publics et ceux des partenaires qui accepteront de nous rejoindre. La première aura lieu à la rentrée.

Toutefois, ce projet ne suffira pas à relancer l’adoption internationale à lui seul…

Rama Yade. La mise en oeuvre des 10 propositions du rapport Colombani sur l’adoption internationale sera décisive. A la rentrée, nous allons présenter avec la secrétaire d’Etat à la Famille, Nadine Morano, une communication en Conseil des ministres qui trace notre feuille de route commune pour l’adoption, nationale comme internationale. Concrètement, un comité interministériel vient d’être créé et un ambassadeur, Jean-Paul Monchau, a été nommé en juin. Il aura pour mission de mettre en oeuvre la réforme pour le Quai d’Orsay.

« Mon but, c’est de remettre de l’ordre dans tout ça »

Où se situent les blocages ?

Rama Yade. Chaque année on adopte en France 3 000 à 4 000 enfants mais péniblement. Entre 2006 et 2007, nous avons enregistré une baisse de plus de 20 % de l’adoption internationale en France alors que par exemple en Italie elle augmente de 9 %. C’est parce que notre système n’est pas assez performant. C’est un système administratif lourd, compliqué, procédurier, avec de nombreux intervenants plus où moins efficaces. Avec ça, le parcours du bonheur des familles devient un véritable parcours du combattant. D’où les démarches individuelles, avec parfois des dérives qui peuvent conduire à des choses aussi extrêmes que l’Arche de Zoé. Mon but, c’est de remettre de l’ordre dans tout ça. D’aider les familles françaises et les enfants à trouver le bonheur. Je veux donner au Quai d’Orsay les moyens d’une grande politique de l’adoption qui concilie générosité, lucidité, efficacité et éthique.

1 commentaire:

V&D a dit…

En voilà une bonne surprise, votre retour sur la blogosphère ;) !!!

Une autre surprise, moins bonne, et moins nouvelle (!!!), le système administratif de l'adoption serait trop lourd!!!!! Mais qu'attendent-ils pour l'alléger ?.... Mystère!

On en saura plus à la rentrée!

Bises à vous deux :)