dimanche 20 avril 2008

« Hier encore »

Hier encore,
J’avais vingt ans
Je m’amusais avec la vie
Je croyais que j’aurais tout mon temps
Je ne savais pas que la vie
Nous filait entre les doigts
Aussi vite qu’une poignée de sable.


Hier encore,
J’avais trente ans, j’occupais tout mon temps
Les enfants, la maison, le mari, le travail…
Les journées passaient sans que j’ai eu
Le temps d’en profiter même un peu
C’était la course contre la montre.


Hier encore,
J’avais quarante ans,
Je n’ai pas eu le temps de voir grandir les enfants…
Le travail, les tracas de tous les jours…
Je cherchais un peu de répit mais…
Le ménage, les courses…
Que le temps passe vite… mais où m’amène-t-il ?


Hier encore,
J’avais cinquante ans, les enfants partis chacun faire leur vie…
Maintenant Grand-Mère
J’essaie de ralentir pour déguster ce temps de privilège qui m’a été donné pour revivre un peu à ma manière.
Cette nouvelle vie… mais toujours le travail, la maison…
Je me fatigue plus rapidement car la vie me pousse parfois si vite que le matin rejoint le soir en temps d’le dire.


Aujourd’hui,
À soixante ans je prends le temps de contempler la vie.
Je me donne du temps même si je travaille encore.
J’arrive à trouver du temps pour m’offrir des petits plaisirs.
Je sais que c’est le moment présent le plus important.
Car demain reste toujours un incertain…

Avec mon homme, on se parle du temps qu’on n’a pas vu passer.
On se parle de nous sans trop regarder en arrière
Puisque notre vie est là maintenant.
J’ai appris à faire une pause…
Cette petite chose que j’avais jadis oubliée.

Que le temps est bon quand on le regarde, qu’on le touche.
Qu’on le caresse même s’il nous a fait vieillir
On ne peut s’en passer.
Il nous prend la main et nous entraîne vers d’autres lendemains.

Hier encore,
J’ai eu vingt ans…

Mais aujourd’hui je sais que le temps est en sursis.
Que je dois vivre le temps qui m’est prêté.
Alors avant que ma vie se décompose et que mon temps se fane, j’adoucis mon regard sur quelque chose…

Ma vie…
Hier encore j’avais vingt ans.
Maintenant je sais ce qu’est le temps.

Auteure de ce poème: Diane L. (Énaid)


Même si l'attente est longue et nous fait quelquefois souffrir,
vivons aujourd'hui car demain il sera trop tard...

2 commentaires:

Timothée, Alix, Lau et Pierre a dit…

Quand on adopte, il suffit de tout décaler de 10 ans à compter de 30 ans et on doit s'y retrouver, non :-) Carpe Diem, même si parfois, on se sent plus "carpe" que "diem" !
Bises,
Laurence

lilou a dit…

Merci pour ce beau poème
bises

lilou
http://croissantdelune.diblogotus.com/